Maîtriser l’absentéisme ? En cette semaine pour la Qualité de Vie au Travail, voilà un sujet d’actualité… pourtant, à quoi servirait de maîtriser un problème à un niveau jugé acceptable sans le comprendre au préalable ? à ce jeu-là, le problème sorti par la porte risque fort d’entrer de nouveau par la fenêtre…
Un plan d’action visant à réduire l’absentéisme doit, pour atteindre son objectif, se baser sur une vision systémique de la situation sociale de l’entreprise considérée.
En effet, l’absentéisme – du moins, un niveau jugé trop élevé d’absentéisme – est souvent le reflet d’une situation complexe. De nombreuses causes peuvent être à l’origine d’un fort absentéisme : rythmes de travail, pyramide des âges, accidentologie, type de management, réactions au changement d’organisation, évolution des métiers, sens (donné/perçu) au travail…
Curatives ou préventives les actions « toutes faites » pour maîtriser l’absentéisme sont vite trouvées…
- Communication autour du processus d’absence et rappels administratifs
- Mise en place des entretiens de retour avec un système de cascade en fonction du nombre d’arrêts
- Contre-visites médicales
- Prime sur objectifs collectifs avec impact de l’absentéisme
- Prime d’assiduité individuelle
… mais rarement efficaces si l’on n’a pas pris le temps de mieux comprendre de quelle(s) maladie(s), l’absentéisme est le symptôme…
Et si avant de se lancer dans l’action, on prenait le temps de comprendre ?
Réaliser un diagnostic semble la base d’un projet de ce type afin de mieux comprendre ce qui se joue, mais aussi de partager une vision commune de la situation avec l’ensemble des parties prenantes :
- Qu’appelle-t-on absentéisme ? Que mesure-t-on aujourd’hui ?
- Quels sont nos objectifs et nos enjeux ?
- Quels types de problèmes pose l’absentéisme dans l’entreprise et à qui ?
- Que cherche-t-on vraiment à atteindre ?
Pour répondre à ces questions, un diagnostic quantitatif de l’absentéisme est important, mais pas suffisant. Une phase plus qualitative d’entretiens permet de sortir d’une vision purement statistique et de prendre en compte le travail réel pour mieux appréhender les enjeux.
Les résultats doivent ensuite être partagés et discutés : les parties prenantes partagent-elles la même vision de la situation ? quelles sont les réticences des uns vis-à-vis des autres ? infirmière de santé au travail, médecin du travail, assistante sociale, membres du CSE, managers… tous sont impliqués mais ne partagent pas forcément le même vocabulaire sur le sujet. De nombreuses retenues peuvent empêcher un véritable échange qu’il est intéressant de bien cerner au départ.
Rester pragmatique : mettre en place des actions adaptées
Le diagnostic nous ayant fourni une photographie globale et surtout partagée de l’absentéisme, il devient possible de mettre en place un plan d’action adapté.
Afin de ne pas se limiter au traitement d’un symptôme, il peut être intéressant de constituer à cette étape un groupe de travail pluriel pour travailler à ce plan d’action et à son suivi. Le travail en groupe permet de fluidifier la communication dans l’entreprise, mais aussi de renforcer la responsabilité des parties prenantes.
Managers, membres du CSE, service de santé au travail, travailler ensemble à permettre à chaque salarié de l’entreprise d’être présent au travail et d’y trouver sa place.
Garder le cap : suivre ses objectifs et s’adapter
Ne pas laisser le projet devenir un « projet RH »… et conserver dans le temps l’engagement de tous dans les actions et leur mise en œuvre, communiquer dans l’ensemble de l’entreprise, mesurer l’impact des actions et les adapter au fil du temps…
Parce que l’absentéisme n’est qu’un indicateur qui reflète un problème qui peut évoluer dans le temps, garder un œil et une oreille attentive au travail réel et à la qualité de vie au travail peut s’avérer l’action la plus efficace…
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