Faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes… quoi de mieux que notre langage pour s’engager au quotidien ?
Très vite convaincue par l’idée, j’avais – dans une vie professionnelle antérieure – commencé par (re)féminiser l’ensemble des intitulés de poste… Dans nos métiers industriels, peu de difficultés s’annonçaient : les métiers mixtes sont encore très peu nombreux et un certain nombre épicènes ne posent donc aucune question : responsable, comptable…
Les plus jeunes ingénieures recrutées nous ont aussi permis de facilement transformer notre langage courant, heurtant peu les sensibilités. Les obstacles sont venus d’ailleurs…
Je me souviens en particulier d’une directrice, heurtée par l’intitulé de son contrat de travail qui a continué à se présenter en tant que « directeur » de peur de valoir moins que ses collègues… Une anecdote, peut-être… mais le symbole malheureusement d’une domination masculine jusque dans notre langue. A ce sujet, je vous encourage à lire l’article très efficace de Jean-Michel Monnot que j’aurais aimé pouvoir partager à ce moment-là…
Aussi, bien que convaincue que faire évoluer notre usage de la langue est un chemin essentiel pour faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes, mon éducation à cette même langue opposait une forme de résistance… il m’a fallu donc comprendre pourquoi et surtout comment..
Le livre d’Eliane Viennot, Le langage inclusif : pourquoi, comment, publié aux éditions iXe, donne des clés passionnantes pour faire bouger notre langue et son usage avec bon sens.
Les deux premières parties, plutôt techniques, nous expliquent pourquoi la langue française n’a pas besoin d’être féminisée (tout est à notre disposition depuis des siècles !) et reviennent sur sa masculinisation par ses Messieurs de l’Académie. L’autrice nous offre en troisième partie des outils, simples et évidents, pour rendre notre langage inclusif. Dix conseils pour progresser, être plus juste et donner au féminin la place qui lui est due.
Alors, s’il est encore difficile – à l’oral comme à l’écrit – de changer ses habitudes, il faut s’entraîner ! Je vous encourage donc à lire ce précis historique et surtout pratique, dont la très belle post-face de Raphaël Haddad et Chloé Sebagh démonte joliment les arguments opposés à l’écriture inclusive émis pour la plupart pendant la polémique de l’automne 2017. Leur agence Mots-Clés propose d’ailleurs des outils complémentaires très intéressants qui nous font réaliser que tout ça n’est pas si compliqué qu’on peut l’imaginer…
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