Mesurer sa performance est essentiel, mais l’invasion d’indicateurs est trop souvent récurrente : mesurer pour mesurer jusqu’à oublier de quoi on parle… une aberration dont nous avons tous été témoins, parfois même acteurs en tant que manager. Si nos reportings sont importants pour mesurer nos résultats, fixer et ajuster des objectifs, prendre des décisions, ils ne peuvent pas être le seul moyen d’observer et de comprendre nos organisations pour y travailler. Ils ne doivent pas être considérés comme la seule référence pour améliorer la performance de nos entreprises.
Nous devons donc (ré)apprendre à manager par le travail réel. Oui, c’est-à-dire ?
Une partie du travail réalisé par nos collaborateurs est objective – c’est ce qu’on mesure le plus facilement – c’est la réalisation elle-même, parfois mise en œuvre d’une procédure écrite qui permet la production, la création visible de valeur. Mais un travail réalisé avec une seule dimension objective pourrait l’être par une machine, sans aucune capacité d’adaptation. Deux autres dimensions indissociables caractérisent donc le travail :
La subjectivité : le travail est toujours réalisé par un individu. C’est parce qu’il est réalisé par ce boulanger en particulier que ce pain est si bon. Il est question ici de reconnaissance de l’individu au travail. Toutefois, un travail ne peut y être réduit : la dimension purement subjective caractérise l’art, où l’artiste réalise quelque chose, uniquement à partir de qui il est.
Le collectif : on ne travaille jamais seul. Même si on est auto entrepreneur, même si on se croit autonome et libre, on est toujours en relation avec le travail des autres. Le travail nous encorde les uns aux autres : on est toujours en relation par le travail !
Par ce modèle très simple – SOC : Subjectif-Objectif-Collectif – notamment mis en avant par Pierre Yves Gomez dans Le travail invisible, on trouve une manière assez évidente de reprendre contact avec le travail réel dans nos entreprises.
En tant que manager, membre d’une équipe, dirigeant, nous pouvons retrouver et redonner du sens au travail en ne perdant pas de vue les trois dimensions du travail et leurs interactions : le collectif est pondéré par les individus, les individus par la dimension objective (qui facilite par exemple l’apprentissage)… C’est donc l’équilibre entre ces trois dimensions qui permet un travail bien fait et qui maximise la création de valeur dans l’entreprise.
Et si « faire du bon travail » était une clé pour trouver du sens et (re)trouver sa place au travail ?
Le sujet vous intéresse… je serai ravie d’échanger avec vous !
Vous pouvez également consulter le site de Pierre-Yves Gomez et suivre le MOOC co-produit par l’EM-Lyon et l’ANACT.
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